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Une belle journée se levait sur le royaume de Camelot, laissant percer des rayons de soleil qui, malgré l'heure matinale, réchauffaient déjà agréablement la peau de ses habitants. Arrivant aux portes de la cité, un homme vêtu d'une cape, le visage masqué par la capuche, marchait d'un pas assuré, laissant entrevoir un objectif précis à son déplacement. La terre que l'on pouvait apercevoir sur l'étoffe laissait envisager que le visiteur avait fait un long voyage, très certainement en dehors des sentiers battus.

Les gardes postés à l'entrée de la forteresse s'attelaient à résoudre un conflit entres deux villageois, et les bribes qui parvinrent aux oreilles du mystérieux visiteurs lui suggérèrent qu'il s'agissait d'une histoire d'alcool et de taverne. Aisément, donc, il s'aventura dans la ville basse avec toute son animation et ses cris d'animaux de ferme résonnant. De nombreuses femmes traversaient la rue, de pleines panières de linge sale à la main, en direction de la rivière. D'autres étaient visibles depuis la fenêtre de leur cuisine, et les odeurs qui s'échappaient des maisons étaient si délicieuses que le visiteur y aurait bien dégusté un petit déjeuner.
Soudain, au détour d'une ruelle, le jeune homme remarqua une agitation, avec un brouah dans lequel il distinguait une voix de femme, aiguë, perçante, qui s'approchait de lui. Cette voix, sur qui il ne tarda pas à mettre un visage, était suivie de plusieurs autres voix, masculines et très autoritaires. L'homme encapuchonné comprit rapidement que la femme, qui semblait très jeune , était poursuivie par les voix masculines dont il n'apercevait toujours pas les silhouettes. Dans la rue, les passants étaient spectateurs de la situation.

Se rapprochant du jeune homme, la femme tourna la tête, tout en continuant sa course, afin de surveiller la présence de ses assaillants, et heurta de plein fouet le voyageur. Ce dernier faillit trébucher mais resta solide, perdant au passage sa capuche qui laissait apparaître en pleine lumière son visage et son regard ténébreux. A ses pieds glissèrent la dizaine de pommes que la jeune fille portait dans ses bras. Devant le visage angélique de celle qui était visiblement une voleuse, Lancelot décida brusquement de prendre la jeune fille par le bras et de l'emmener dans la ruelle adjacente. Immédiatement, la jeune femme s'écria :

«  Je vous en supplie, aidez moi ! Je dois nourrir mes frères et sœurs et nous n'avons plus rien ! Le roi Uther nous a prit toutes nos récoltes ! »

Devant le désespoir qu'affichait les yeux de la jeune fille, Lancelot n'eut d'autre choix que de la protéger. Lui faisant signe de rester dans la ruelle, il retourna dans la rue principale où il aperçut enfin les gardes de Camelot qui courraient dans sa direction. Lancelot s'avança rapidement vers eux et les interpella :

«  Hé ! J'ai vu une fillette passer à toute allure dans cette direction ! » lança-t-il en montrant la direction opposée à celle où elle se trouvait en vérité.

Les gardes le remercièrent et prirent à toute vitesse la direction indiquée. Lancelot retourna auprès de la jeune fille qui tremblaient de tout son corps. Il tenta de la rassurer :

«  Ca va aller, ils sont parti ! Mais tu dois savoir qu'il ne faut pas voler, sous aucun prétexte ! Tiens, voilà une pièce qui te permettra de rembourser le marchand un peu plus tard, quand il sera calmé et qu'il t'aura oublié! »

La jeune fille afficha un large sourire et le remercia longuement. Il l'accompagna jusqu'à sa maison afin de s'assurer qu'elle ne croiserait pas à nouveau le chemin des gardes puis poursuivi son chemin en direction du château...