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 Un besoin irrépresif [Dame Morgane]

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Merlin

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Merlin

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MessageSujet: Un besoin irrépresif [Dame Morgane]   Un besoin irrépresif [Dame Morgane] EmptySam 4 Aoû - 23:37

Merlin n'avait que peu dormi la nuit dernière, voir très peu et cela n'avait strictement rien à voir avec les corvées qui lui étés infligées par Arthur ou même celles de Gaïus. Ce qui était exceptionnel vu cet incroyable talent qu'ils avaient pour continuellement lui dénicher des demandes plus farfelues les unes que les autres. Non, ce matin-là, s'il arpentait les couloirs d'un pas aussi nerveux accompagnée d'une mine aussi soucieuse, c'était pour une toute autre raison. Une toute autre personne. Son fléau se prénommait Morgane, Dame Morgane. Et qu'importait ses efforts, qu'importait la charge démentiel de travail qui pesait sur lui, Merlin n'arrivait toujours pas à l'exclure de sa tête, mais également et surtout, de son cœur. Là était bien le problème. Problème, oui. Car ils étaient aussi incompatibles l'un et l'autre que l'étaient la lumière et l'obscurité, le feu et l'eau. Tous deux longeant la même rivière, pourtant sur deux rives distinctes, opposées. Pourquoi ? Tout simplement et cruellement à cause de leurs rangs respectifs ou plutôt l'absence de rang en ce qui concernait Merlin. Morgane était une Dame de la cour, de celle que l'on ne peut approcher autrement qu'en portant un plateau remplie de nourriture ou en remplissant son verre, se tenant dos à elle. Et c'est ainsi que Merlin serait, irrévocablement, dos à elle. Sans jamais pouvoir se mettre à sa hauteur ou lui faire face. Non, son rang était celui de l'obscurité, celui qui reste en retrait, celui qui ne devait prendre la parole que si l'on l'y autorisait. Celui qui serait exécuté sans le moindre procès ou remord.

Merlin savait tout cela, mieux que quiconque. Malheureusement pour lui, son savoir fondait littéralement en face de cet implacable inquiétude qui grondait en lui, toujours plus forte chaque heure qui passait sans nouvelles de Morgane et inconsciemment, il accéléra le pas, s'infligeant une cadence infernale pour les dernières marches qui le séparaient encore des appartements de sa Dame. S'il était aussi soucieux, c'est essentiellement parce qu'il savait que ce que venait de traverser Morgane était extrêmement perturbant et terrifiant, en particulier pour une noble de son rang. Voilà près d'une semaine qu'ils étaient rentrés de chez les druides, voilà près d'une semaine qu'ils n'avaient pas échangés un mot. Mais Merlin n'avait qu'à poser ses yeux sur elle -ce qui faisait d'ailleurs la majeur partie de son temps- pour s'apercevoir qu'elle était tourmentée. Certes, elle avait découvert la vérité sur elle, sur ses pouvoirs mais avec cette vérité venait à présent la peur d'être découvert et d'être condamnée. Le jeune sorcier l'a connaissait parfaitement cette peur puisqu'il vivait avec depuis près de vingt deux ans. Elle ne l'avait jamais quitté, aussi fidèle que son ombre et il pouvait exactement comprendre ce que redoutait Morgane. Elle était la pupille du Roi. Elle était près de lui au quotidien. Lui, qui maudissait la magie plus que toute autre chose en ce monde. Lui, qui n'hésiterai pas à l'envoyer au bûcher s'il découvrait sa véritable nature. Lui, qui répondrait sûrement à l'appel de la haine plutôt qu'à celui de l'amour et de l'affection, brisant ainsi la promesse qu'il avait faite à son père.

Comment Merlin pouvait-il rester détaché en sachant cela ? C'était impossible. De plus, il n'était pas question de n'importe qui. Non. Il s'agissait de Dame Morgane. Ce qui, il devait l'admettre, changeait absolument tout. Il n'était pas stupide, même si cela plaisait fortement à Arthur de le pensait, il était bien conscient que son anxiété pour Morgane était un tant soit peu exagérée pour quelqu'un de sa condition. Après tout, il n'était pas en droit de prétendre pouvoir lui être d'une quelconque aide. Et pourtant. Et pourtant... Il était là, devant sa porte, comme très souvent ces derniers jours, sans avoir le courage nécessaire pour frapper et faire savoir sa présence. Le souffle haletant, les paumes moites, il était à présent incapable d'esquisser le moindre geste alors qu'il bouillonnait intérieurement. Il sentait, tel un écoulement de lave, cette sensation de devoir se distillait en lui. Ce devoir de se préoccuper d'elle quand personne d'autre ne pouvait comprendre ou accepter. Ce besoin de prendre soin d'elle quand personne d'autre ne voyait à quel point elle se sentait seule et vulnérable. Non, il ne pouvait l'abandonner, ni maintenant, ni jamais.

C'est sur ses résolutions que sa main s'éleva, presque d'elle-même, portée par une force inconnue et frappa quelques coups contre la lourde porte en bois. Il patienta un instant, le cœur battant la chamade, hurlant contre ses tympans. Puis soudain, il entendit ses pas résonner dans la chambre, s'approchant gracieusement de lui. Il ne sut dire si sa présence le réconfortait ou l'angoissait davantage, toujours est-il que lorsqu'elle ouvrit la porte, il ne put s'empêcher de la dévisager, hagard. Par l'ancienne religion qu'elle était belle, si tentait que ce mot soit assez fort pour décrire une telle grâce de la nature.


    - Dame Morgane, souffla t-il d'une voix sincère, comme si des mots ne pouvaient exprimer ce qu'il ressentait à cet instant précis. Ce qui était effectivement le cas. Je viens m'assurer que vous allez bien, malgré les récents événements.
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Morgana Le Fay

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MessageSujet: Re: Un besoin irrépresif [Dame Morgane]   Un besoin irrépresif [Dame Morgane] EmptyDim 5 Aoû - 12:35

Un besoin irrépressif.


Depuis ma rencontre avec les druides, mes nuits étaient plus agitées que jamais. Ayant désormais pleinement conscience de mes dons, ces cauchemars répétés ne pouvaient que m'effrayer davantage. Et la nuit dernière ne m'avait pas épargnée. N'ayant pu trouver le sommeil que très tard dans la nuit, et ayant été réveillée à plusieurs reprises en nage et étouffant des sanglots, j'accueillis donc très mal le rayon de soleil qui vint réchauffer ma joue au petit matin en m'éblouissant les yeux, m'obligeant ainsi à me lever. Il était encore tôt et Guenièvre dormant certainement encore, je me préparai seule. Enfilant ma robe verte, ma préférée, et accessoirement celle que je portai la semaine passée en compagnie de Merlin, je ne pu m'empêcher de repenser aux druides et à leurs paroles si sages au sujet de mes dons. Ils m'avaient expliqué la meilleure manière de les utiliser, mais ne m'avaient pas soufflé comment retrouver un sommeil normal. Repenser à cet épisode m'amenait inévitablement à penser à Merlin et à ce qu'il avait fait pour moi.

M'asseyant sur mon grand lit aux draps encore défaits par la nuit agitée que je venais d'y passer, je me repassai l'instant si agréable de notre embrassade sur le chemin du retour. Merlin n'était qu'un simple valet, celui du prince Arthur mais un valet tout de même, et de par son absence de rang, je ne pouvais penser à lui de cette manière. Soudain les larmes qui montaient me piquèrent les yeux. Pour la première fois dans ma vie, quelqu'un qui connaissait tout de moi, même mes plus intimes secrets, me comprenait et voulait veiller sur moi, et nous n'avions pas même le droit d'être ne serait-ce qu'amis.

L'esprit encore tout retourné par tout ces évènements que je n'arrivai pas assimiler correctement, et mes sentiments que je sentais poindre au fond de mon coeur, sans pour autant arriver à connaître leur nature exacte, il me fallait réfléchir. J'aurai voulu, en cet instant, pouvoir parler de tout cela à quelqu'un, mettre les choses à plat afin de faire le tri et de me sentir mieux après, mais j'étais seule dans cette si grande chambre qui, en y jetant un regard circulaire, me parut plus vide et froide que jamais. Me relevant, je me mis à faire les cent pas, tournant en rond, faisant des tours et des tours autour de mon lit, attendant que quelque chose se passe enfin. Guenièvre n'arrivait pas et ne sachant s'il était encore tôt ou non, je ne savais si je devais m'inquiéter pour elle ou si cela était inutile. Alors me rasseyant, j'attendis qu'elle arrive pour m'aider à me coiffer, et pouvoir me confier à elle autant qu'il m'était possible.

Le temps me parut long, et soudain j'entendis quelqu'un frapper à ma porte. Heureuse que Guenièvre arrive enfin, je me levai et effaçai les traces de mes larmes avant de me diriger vers la porte avec hâte. L'ouvrant à la volée, mon coeur s'arrêta un instant lorsque je croisai le regard de Merlin.

- Merlin, laissai-je échapper d'une voix presque inaudible.

À cet instant, je n'aurai su dire si c'était la surprise ou bien ce que je ressentais pour lui qui avait pu faire défaillir mon coeur, mais quoi qu'il en soit, j'étais heureuse de le voir me rendre visite, prendre de mes nouvelles.

Cela faisait maintenant une semaine que nous ne nous étions pas retrouvés ainsi seuls, libres de nous parler, et je fus surprise de constater que cela m'avait manqué.

- Je t'en prie, entre, lui dis-je en lui laissant le passage. Excuse-moi pour le désordre, Guenièvre n'est pas encore arrivée, continuai-je en tentant de faire correctement mon lit.

Sa présence me rendait nerveuse tout en me procurant une sensation de bien-être, de sécurité. Je ne savais quoi lui dire, ni comment me comporter avec lui. Et puis je pris conscience que Merlin était un homme bon, un homme au coeur pur et que ses intentions à mon encontre ne pouvaient qu'être amicales. Alors, finissant de placer mes draps n'importe comment sur mon lit, je revins vers lui, triste de la réalité dans laquelle nous étions.

- Je vais bien, merci de t'en inquiéter. Je ne peux pas nier que je ne crains pas la sentence d'Uther s'il était amené à découvrir tout cela, mais je vais bien mieux, je comprend mieux ce qu'il se passe désormais, et cela ne me fait plus peur.

Tentant de lui sourire en prononçant ces paroles, je lui mentais bien évidemment, mais comment aurait-il pu le savoir ?




Dernière édition par Morgana Le Fay le Dim 12 Aoû - 17:26, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Un besoin irrépresif [Dame Morgane]   Un besoin irrépresif [Dame Morgane] EmptyDim 5 Aoû - 22:58

Son nom fut murmuré d'une voix presque inaudible et Merlin, aussi nerveux soit-il, cru percevoir une sorte de surprise mêlée à un sentiment de soulagement. Ce qu'il pouvait l'apprécier, son nom d'habitude si banal, prononcer par ses lèvres à elle. Ses lèvres qui lui donnaient une sonorité beaucoup plus précieuse, plus importante. Ses lèvres qui le rendaient réel. Peut-être se faisait-il des illusions, peut-être en attendait-il trop et s'imaginait donc des choses. Non. C'était bel et bien du soulagement qu'il lisait sur ses traits fins mais tirés. C'était bel et bien du contentement qu'il discernait derrière ses yeux scintillant. En la voyant ainsi, il su aussitôt qu'il avait eu raison de s'inquiéter. Son était plus qu'alarmant : les yeux vitreux, le visage fatigué et en proie à la peur, elle semblait éreintée, exténuée, comme si elle n'avait plus eu de nuits de sommeil depuis bien longtemps. Comme un animal traqué lors d'une partie de chasse, elle semblait sur le qui-vive, tourmenté par le moindre bruit et la moindre ombre. Et Merlin sentit sa poitrine se comprimer douloureusement en sachant pertinemment que ses craintes étaient légitimes. Là était peut-être le plus cruel. En d'autres circonstances, il aurait pu lui dire que tout irait bien, que tout finirait par s'arranger, mais dans ce cas précis, il ne pouvait lui mentir. Elle avait eu sa dose de mensonges, et ce depuis son enfance. Non, il ne pouvait lui dire qu'elle était en sécurité alors qu'au moindre faux pas, elle finirait sur le bûcher, la promesse d'Uther faite à son père balayée d'un coup de torse embrasée. Il ne pouvait lui dire qu'elle était en sûreté alors qu'elle vivait sous le nez de son plus grand ennemi, tel un lapin prit au piège par son chasseur, n'attendant que sa prochaine et fatale erreur.

    - Ne vous en faites pas, ma chambre est sans cesse sans dessus dessous et ce malgré les nombreuses remontrances de Gaïus, dit-il tout en pénétrant dans les appartements de Dame Morgane, un léger sourire sur les lèvres tandis qu'il essayait de détendre l'atmosphère.


Toutefois, il ne put s'empêcher de remarquer l'état de son lit, malgré les vaines tentatives de Morgane pour le lui dissimuler. Les draps étaient défaits, certes, mais pas comme lors d'une nuit calme et sereine. Non, plutôt comme lors d'une nuit agitée, un sommeil qui ressemblait plus à un combat et une douleur de tous les instants. Avait-elle de nouveau fait des cauchemars ? Sûrement, sans aucun doute même et cela attristait Merlin au plus haut point. Comment pouvait-elle se battre contre une situation déjà bien alarmante si en plus elle ne pouvait récupérer totalement ses forces ? C'était déloyal et cruel. Il aurait voulu l'aider, l'écarter de son lit et s'occuper lui-même de remettre en place ses draps, chose qu'elle n'avait visiblement pas l'habitude de faire. Il aurait voulu lui apporter une chaise pour qu'elle s'y assoit, la laisser se reposer tandis qu'il assurerait ses arrières. Il aurait voulu faire plus, tellement plus mais il osait déjà à peine l'approcher. Plus que tout, il aurait voulu lui faire partager son propre secret, de sorte qu'elle réalise qu'elle n'était point la seule au royaume à devoir cacher son identité et vivre dans le mensonge. Seulement voilà, Gaïus le lui avait formellement interdit. Merlin avait déjà enfreins ses ordres en permettant à Morgane de savoir la vérité sur ses dons, il ne pouvait malheureusement en faire plus. Et cela le rongeait de l'intérieur tandis qu'il écoutait attentivement les mots prononcés par Dame Morgane. Des mots qu'elle semblait elle-même essayait de croire mais au final, aucun des deux ne sembla réellement s'y fier. Et pour cause. Était-elle au moins consciente que des traces luisantes arpentaient ses joues de haut en bas ? Traçant les chemins parcouru de ce qui avait dû être des larmes, peu de temps avant qu'il ne vienne la voir. Était-elle au moins consciente que son corps entier trahissant sa peur et sa solitude ? Peut-être, elle tentait en tout cas de le dissimuler le plus possible. Seulement, il y avait une chose que Dame Morgan ignorait sur Merlin. Une chose crucial. Il était un sorcier, tout comme elle. De ce fait, il reconnaissait sans peine les tourments qu’engendrait une telle terreur et un tel fardeau. Tout simplement parce qu'il avait lui-même ressenti tout cela.

Silencieux, il s'arrêta au milieu de sa chambre, tout près d'elle. Le regard grave, il la dévisageait, cherchant les mots qu'il aurait pu dire, les gestes qu'il aurait pu faire, avec une seule et unique question en tête : Que faire pour qu'elle aille mieux ? Alors, prenant une profonde inspiration, les mains jointes et se tordant dans tous les sens, il ouvrit la bouche, ne la lâchant jamais de ses yeux brûlant d'intensité.


    - Si j'étais à votre place, souffla t-il doucement, je serai sûrement terrifié... Et seul. Je ne veux pas que vous vous sentiez seule, Dame Morgane. Je connais ma place. Je sais que je ne suis qu'un serviteur, s'empressa t-il d'ajouter. Que ma parole n'a aucune valeur mais je souhaitais juste que vous sachiez ceci : Vous n'êtes pas seule et vous ne le serez jamais, je ne le permettrai pas. Si jamais vous avez besoin de parler, de vous confiez et que vous ne savez pas vers qui vous tournez, ne l'oubliez pas : Je suis là. Vous pouvez avec confiance en moi, Morgane, je serais aussi muet qu'une tombe.
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MessageSujet: Re: Un besoin irrépresif [Dame Morgane]   Un besoin irrépresif [Dame Morgane] EmptyLun 6 Aoû - 20:27

Ses paroles me touchèrent au plus profond de mon âme, sans exagération. Et les espoirs que je venais de tenter d'enterrer au plus profond refirent surface, comme la lave jaillit du volcan en éruption. Je me tenais là, devant lui, les yeux illuminés non plus d'une petite flammèche qui tentait de faire la lumière sur ce qui m'aiderait à démêler le vrai du faux, mais d'une énorme flamme qui me montrait désormais que oui, il tenait à moi. « Vous n'êtes pas seule et vous ne le serez jamais, je ne le permettrai pas. » Sans m'en rendre compte, cela faisait plusieurs secondes que je me répétai cette phrase, celle-là même qui effaça, l'espace de quelques secondes, toutes les craintes qui étaient en moi.

- Ta parole a bien plus de valeur que celle de n'importe qui d'autre ici, Merlin. lui révélai-je alors, en replongeant mon regard dans le sien.

Je fus comme hypnotisée par l'intensité qui émanait de son regard, stupéfaite également de le voir me dévisager ainsi, mais sans vraiment comprendre pourquoi, je souhaitai qu'il me regarde toujours ainsi désormais. J'eu un léger mouvement d'approche, voulant le prendre dans mes bras, ou plutôt être dans les siens, mais je me ravisai, laissant retomber mes bras le long de mon corps et baissant le regard au sol. Tournant les talons, je me dirigeai vers mon lit avant de m'y asseoir, le yeux toujours rivés sur le planché.

- Mais tu n'es pas à ma place, et tu peux certainement compatir, mais pas comprendre. Cependant j'accepte volontiers ta proposition, j'ai bien besoin d'un ami à qui me confier et tu es la seule personne de ce royaume à être au courant de mon secret, et la seule personne en qui j'ai véritablement confiance.

Relevant les yeux pour ces derniers mots, je l'invitai à venir s'installer à mes côtés en tapotant d'un geste maladroit l'espace vide qui s'y trouvait à cet instant. Merlin ne pouvait certainement pas se rendre compte de tout ce qui se passait en moi, bien qu'il puisse facilement imaginer ce que l'on peut ressentir lorsque l'on se sait potentiellement accusable d'une quelconque chose par Uther, il ne pouvait certainement pas se douter des sentiments qui prenaient doucement place en moi. Depuis notre retour, depuis cette embrassade je n'avais cessé d'y repenser, et d'en vouloir plus encore. La sensation que m'avait procuré la chaleur de son corps avait été si réconfortante, si... indéfinissable. Je n'avais plus de mots, seulement des pulsions que je ne pouvais que stopper et des envies que je devais freiner. Certes il tenait à moi, il venait de me l'avouer, mais je tentais encore de me persuader qu'il n'agissait ainsi qu'en ami. J'avais bien trop peur de laisser mes sentiments aller à leur guise, car si cela n'était pas réciproque, ils s'en iraient, me laissant seule avec un coeur sans plus aucune âme l'habitant encore. Désormais, je n'étais plus une femme en proie à des démons qui se battait seule, Merlin se proposait pour m'accompagner sur ce chemin tortueux et fort dangereux je le craignais. Mais il ne serait présent à mes côtés que si j'acceptai ce qu'il me donnait, sans jamais lui en demander ni lui faire comprendre que j'en voulais plus, j'en étais persuadée. Peut-être qu'un jour il me fera un signe... Non, il n'attend que de l'amitié, et rien d'autre.

Alors, assise sur le bord de mon lit toujours défait, je le dévisageai désormais, en proie à des démons tout autres qu'à l'habitude. Et les yeux brillants, signe qu'il n'était plus qu'une question de temps avant que mes larmes ne recommencent à couler, j'attendais, tentant de les retenir encore un peu, ces larmes que l'on appelle chagrin d'amour.
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MessageSujet: Re: Un besoin irrépresif [Dame Morgane]   Un besoin irrépresif [Dame Morgane] EmptyJeu 9 Aoû - 23:35

Lady Morgane sembla sonnée par ces mots, ce que Merlin était parfaitement en mesure de comprendre. Ces mots, aussi simples furent-ils, pouvaient s'avérer être salvateurs comme dévastateurs. Car Morgane se tenait au bord d'un énorme et profond précipice. Un précipice duquel elle se semblait pouvoir se dérober, se rapprochant chaque jour un peu plus des bas-fonds. Et pour quelles raisons ? Parce qu'elle ne pouvait luter ? Parce qu'elle ne pouvait plus luter ? Pourquoi cela ? Parce qu'elle était seule ? Oui, certainement. Le combat n'était point équitable, elle, pauvre petite fille perdu et seule contre cet énorme trou béant ne demandant qu'à la dévorer toute crue. Merlin savait quel effet ça faisait de sentir cette obscurité toute près, nourrit par la crainte, la solitude et la colère, à vouloir le happer pour l'engloutir à jamais. Il n'y avait qu'une seule arme contre elle, la présence. La présence d'un être, peu importe qui il soit. Peu importe qui il était avant. Non, seul importait ces gestes et actes d'aujourd'hui. Avant de rencontrer Gaïus, Merlin n'avait cru possible de conjurer ces ténèbres et pourtant, à peine arriver à Camelot, il s'était vu offrir l'hospitalité et la sécurité par un parfait inconnu. C'est ce jour-là, qu'il avait découvert pour la première fois que peut-être, il pourrait s'en sortir. Peut-être.. Avec de l'aide. Et c'était aujourd'hui ce qu'il offrait lui-même à Morgane. Une aide contre les ténèbres, pour ne pas sombrer. Toutefois, c'était ses intentions lorsqu'elle lui assura que sa parole de serviteur avait plus de valeur que celle de n'importe qui d'autre, dardant sur lui un de ses regards brûlant dont elle avait le secret. Un de ses regards qui faisait perdre tous ses moyens au pauvre sorcier qu'il était, quelque soit la grande destiné à laquelle il était supposé être accroché. Non, quand Lady Morgane posait ses yeux sur lui, il perdait absolument tout sens des réalités et ne devenait plus qu'un simple jeune homme, complètement dérouté et chamboulé intérieurement devant la plus belle femme qu'il n'ait jamais vu. Et il se sentait incroyablement stupide, comme à cet instant précis alors qu'il avait littéralement perdu la faculté de parler, ses mots se perdant dans sa gorge alors qu'il essayait vainement d'articuler quelque chose comme « merci » ou « cela compte énormément à mes yeux ». Que diable lui arrivait-il ? Il n'avait jamais ressentit cela avant. Rectification, il n'avait jamais ressentit cela avant de la rencontrer, il n'avait jamais ressentit cela avec personne, exceptée avec elle. Cette femme qui d'un clignement de paupière pouvait le mettre à genoux. Il resta ainsi, le cœur en vrac, le temps qu'elle aille s’asseoir sur son lit, apparemment toujours secouée. « Mais tu n'es pas à ma place, et tu peux certainement compatir, mais pas comprendre. » Cette fois, son cœur fit de nouveaux bonds mais il en connaissait la cause : la douleur. Oui, tant qu'elle ne saurait pas pour sa magie, il resterait un fossé entre eux et cela le répugnait au plus haut point. Ce fut donc sans réfléchir qu'il s'approcha rapidement d'elle, comme désemparé à l'idée qu'elle puisse se sentir de nouveau seule alors qu'il se trouvait si près, à lui tendre la main.
    - Oh Morgane, croyez-moi quand je vous dit que je peux comprendre, murmura t-il, gravement alors qu'il s'asseyait à ses côtés, hésitant malgré tout à toucher un endroit aussi intime. Je le peux, vraiment. C'est peut-être difficile à croire pour vous, sûrement même mais si vous me faites confiance, comme vous le dites, essayez de croire en ces mots. Je comprends ce que vous endurez et je suis prêt à partager votre fardeau parce que...

Ses mots s'entrechoquèrent dans sa tête, s’emmêlèrent dans sa gorge tandis qu'il dévisageait Lady Morgane, plus perdu que jamais. Elle semblait bouleversée, au bord des larmes et sa détresse était palpable. Horriblement palpable. Pourquoi devait-elle continuellement souffrir ainsi ? Pourquoi ne pouvait-elle pas plus souvent rire et être heureuse ? Son sourire était d'une telle beauté... Elle semblait si fragile à cet instant. Si fragile. Merlin était ensorcelé par son regard, son intensité, sa détresse mais également sa beauté. Il se noyait dans ses prunelles émeraudes, se perdait en elle avec un telle facilité qu'il doutait de pouvoir un jour retrouver son chemin. Le voulait-il d'ailleurs ? Pas sûr. Il était forcé de l'admettre, être prit au piège par cet océan de magnificence était loin d'être la pire épreuve qu'il ait eu à endurer. Alors, inconsciemment et parce qu'il le désirait ardemment au plus profond de son être, il enlaça la jeune femme, nouant ses bras autour de son corps frêle et semblant sur le point de se briser à tout instant. Il l'a captura dans une étreinte sincère, douce et protectrice, nichant le bout de nez au creux de ses cheveux, humant la saveur qui en émanait, délicate... Parfaite. Il se sentait comme ivre, ivre d'un sentiment qu'il n'avait encore jamais éprouvé mais qui mettait à mal les battements de son cœur ainsi que sa respiration.
    - Non, non, ne pleurez-pas, parce que... Je ne peux supporter de vous voir souffrir, Dame Morgane. C'est bien trop douloureux, lui confia t-il, la serrant encore davantage contre lui avec désormais deux seules pensées. Qu'était-il en train de faire et n'allait-elle pas le repousser violemment pour une conduite aussi déplacée ?
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MessageSujet: Re: Un besoin irrépresif [Dame Morgane]   Un besoin irrépresif [Dame Morgane] EmptyDim 12 Aoû - 16:49

Je ne compris pas ses paroles du premier coup. L'esprit confus, embrumé, embrouillé par mes insomnies et mes cauchemars, je n'arrivai pas à mettre ses mots dans le bon ordre. Comment cela, il pouvait véritablement me comprendre ? Il voulait et pouvait partager mon fardeau parce-que ? Tout cela n'avait aucun sens pour moi, cela était tout bonnement impossible car la seule explication logique à ses paroles était qu'il était comme moi, hors Merlin était doué d'énormément de qualités et de compétences, mais la magie ne faisait certainement pas partie de ses dons naturels. Je voulu lui répondre, lui dire combien sa présence me réconfortait et que je n'avais aucunement besoin de plus tant qu'il était à mes côtés, mais je n'en eu pas le temps.

En une seconde, tout changea. Que ce soit dans mon esprit ou dans mon coeur, je compris enfin ce qu'il se passait. L'état dans lequel je me trouvai en sa présence, ce que je ressentais, ce qu'il m'apportait... Je mis le doigt sur le sentiment qui m'habitait depuis quelques temps déjà, mais qui s'était développé depuis qu'il s'était niché au fond de mon coeur, prenant à présent toute la place possible et imaginable qu'il pouvait exister au fond de ma poitrine. Alors quand il me prit dans ses bras et me serra fort contre lui, j'en fus plus que surprise, persuadée jusqu'à lors que mes sentiments ne pouvaient être réciproques, mais ne le repoussai pas. Au contraire même, la surprise passée, je me blottis tout contre lui, me sentant apaisée à son contact. Le poids qui me semblait peser des tonnes sur mes épaules s'envola sans crier gare, et me sentant légère et plus heureuse que jamais, je me laissai aller, évacuant toute la peur, la colère et le stress qui n'avait cessé de me ronger depuis tant d'années. D'un seul coup, je me mis à pleurer, me pressant encore un peu plus contre lui, je ne pouvais être certaine de ses sentiments seulement par une étreinte, mais j'en voulais plus. Cela nous était interdit, j'en étais consciente, mais je voulais goûter ses lèvres et sentir sa peau contre la mienne. J’espérai de tout mon coeur qu'il ressente la même chose en cet instant, que mes sentiments soient réciproques. Pour une fois dans ma vie, j'espérai être aimée, car pour la première fois, alors que j'étais encore dans ses bras, je me sentais en sécurité.

- Ce, ce sont des larmes de joie, Merlin. Et cesse de m'appeler Dame je t'en prie... réussis-je à lui balbutier pour qu'il cesse enfin de s'inquiéter à ma place, m'écartant légèrement de lui pour pouvoir le regarder dans les yeux. C'est juste que... je me sens bien, dans tes bras. Je ne m'étais jamais sentie aussi bien avant, en sécurité.

Le regardant toujours dans les yeux, j'appréhendai sa réponse. C'était bien lui qui m'avait prise dans ses bras, mais je craignais qu'il ne prenne mal ces révélations. J'étais une dame, la pupille du roi qui plus est, et lui un simple valet. Même s'il était le valet le plus attirant et le plus gentil de tout le royaume, même s'il était le seul homme qui pouvait faire chavirer mon coeur, il était en droit de me repousser là, maintenant, et de partir sans même se retourner.

- Je me sens idiote, Merlin. Tu n'as rien à te reprocher, tu vie ta vie paisiblement et moi je viens t'embarquer dans mes problèmes, je te fais porter le poids de mon secret et de ma peur. Je te suis redevable, je te dois beaucoup, et je ne sais pas comment te le rendre. continuai-je avant de me blottir de nouveau contre lui, laissant ma main dessiner les contours de son visage. Est-ce... est-ce trop te demander, que de vouloir passer un peu de temps en ta compagnie ? C'est que... ta compagnie m'est plus qu'agréable... ai-je fini, certaine qu'il s'écarterait de moi et prendrait poliment congé, me laissant seule dans cette si grande chambre, chargée de ce poids qui reviendrait aussitôt mon bienfaiteur disparu.
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