Le jour de sa naissance, fut marqué par l'acquisition d'une chose merveilleuse et la perte de quelque chose possédant tout autant de valeur. Pour le premier cadeau, je parle évidemment de la vie, mais celle-ci fut payé par celle de sa mère. Tout cela résultait d'un travail de presque vingt-quatre heures et d'une naissance par le siège, la souffrance fut telle que la jeune mère succomba à la naissance de son premier enfant, le laissant aux bons soins de son père dévasté par la perte de la femme qu'il avait tant chéris et avec laquelle ils avaient imaginé de merveilleux plans d'avenir.

Le sieur Cwol avait toujours eu un aire bourru et renfermé, mais il ne l'avait pas empêché de se marier à la belle Lina qui peut avant l'époque de la grande purge était très courtisée sur plusieurs villages avoisinant. C'était pourtant sur Séraphin Cwol que son coeur avait raté un battement, le nouveau forgeron du village, fraichement revenu des champs de batailles et quelques peu amoché psychologiquement. D'une idylle était né un amour et de l'amour avait débouché le mariage. Mais le bonheur avait fini par virer au cauchemar à la naissance de leur premier enfant.

Mais assez parlé des parents quand est-il de l'enfant ? Eh bien, orpheline de mère, il faut avouer qu'elle a dû s'adapter à l'environnement dans lequel elle fût plongée. Il n'y eut entre elle et son père que de l'indifférence et peu d'amour c'est vrai, mais la jeune Adora n'eut jamais à se plaindre. . Elle n'avait qu'à s'intéresser à ce que son père faisait pour qu'il lui témoigne un peu d'attention. C'est comme ça qu'elle a appris le maniement de l'épée et du corps à corps, elle fût douée jusqu'à ce que les garçons de son âge qu'elle étalait d'un revers de la main, ne deviennent plus grands et plus fort qu'elle. Ses capacités, à l'instant même où je vous parle, sont encore assez élevé, lorsqu'elle tombe sur des hommes ne s'attendant pas à la voir se débrouiller avec une épée.

Lorsque l'atmosphère à la maison devenait trop lourd, la petite Adora se rendait dans l'église du village et apprenait à lire avec le prêtre et le moine qui vivait là, elle se rendit vite compte que c'était quelque chose qui lui plaisait et plus elle pouvait lire, plus elle lisait, la bibliothèque de l'église fut vite vide de livre à lire et elle se mit à allez de village en village et visitait toutes les églises de ceux-ci pour lire et lire encore.

À sa majorité et après une enfance pleinement morne et tout à fait monotone, elle parti de Tintagel et vint s'installer à Camelot. Lorsque qu'elle arriva dans la citée, elle se présenta pour être servante et comme il manquait des bras pour une fête qu'organisaient les monarques elle fût très vite acceptée. C'est là que tout s'emballa, peut être trop de choses à faire, trop de responsabilités peut être, mais elle se réveilla du jour au lendemain maladroite, que ce soit en cuisine ou pour le ménage, elle rêvait trop sois disant et se servait peu de ses dix doigts.

Un peu déboussolée par le manque de capacités d'ont elle faisait preuve, on la relégua bien vite aux archives où à part mettre le feu, on ne voyait pas trop ce qu'elle pouvait déclencher comme catastrophes. Ce fût comme une libération pour elle, elle continuait tout de même de tomber, de faire tomber des choses et de se blesser, mais le vieux monsieur De Monmouth ne lui en tenait pas rigueur, tant qu'elle l'aidait à dépoussiérer ses parchemins et à les classer par ordre alphabétique d'auteur. Bien sûre, quand dans le château, on manque de bras, les gens viennent se risquer à prendre ses deux bas en plus, donc elle ne passe pas sa vie dans les parchemins qu'elle passe plus de temps à lire qu'a rangé et le pied, c'est qu'elle est payée pour ça.

Quant à Bestiole, le petit chat noir aux débuts de pattes blanches, elle l'a trouvé au milieu de parchemins du fin fond de la réserve traitant exclusivement des blasons de familles aujourd'hui disparut, elle recueillit la bête et on lui permit même de la garder puisqu'elle chassait les souris. Mais il faut bien avouer que c'est un chat un peu spécial, en effet, le seul humain qu'il permet de l'approcher est sa maitresse, tous les autres se font « craché » dessus à la moindre tentative d'approche.

C'est donc avec un nouveau chat et un nouveau travail, bien loin de celui de sa forge natale qu'Adora Cwol commence paisible sa vie d'adulte. Pour longtemps ? Espérons-le !