Guenièvre se rend chez Morgane, comme chaque matin, pour prendre de ses nouvelles. Aujourd'hui n'échappa pas à son habitude. Se rendant donc au château, elle se fit bousculer dans les escaliers par un individu étrange qui semblait fort bien pressé !
N'y faisant pas plus attention, Guenièvre poursuivit son chemin jusqu'à la chambre de Morgane. Mais là, quelque chose clochait. En effet, la porte de chambre de la pupille du roi était grande ouverte ! Alarmée, Guenièvre fut d'autant plus terrifiée en découvrant le corps de Morgana, évanouit à terre...
Que va faire notre douce Guenièvre ? Va t-elle alerter un membre de la famille royale ? Va t-elle tenter de poursuivre l'individu étrange ? Ou va-t-elle simplement apporter les premiers soins Morgane ?

Lorsque Guenièvre se décida enfin à ouvrir les yeux, le soleil pénétrait déjà dans sa chambre. Cela faisait plusieurs minutes qu'elle attendait, les yeux clos, allongée sur son lit écoutant patiemment les secondes s'écouler sur la vielle horloge. Elle repensait à plusieurs choses, à Arthur, à Lancelot... Ses sentiments ambigus lui rappelait une balance et chaque instant passé avec l'un, chaque bonne action de l'autre, faisait pencher le côté correspondant, gardant malgré tout cet équilibre fragile.Elle savait pourtant que ni l'un ni l'autre n'était accessible à une fille de sa condition. Peut être était-ce la raison de son émois... Ne préférait-elle pas s'abrutir de rêves idylliques que d'affronter la réalité ? Elle manquait de temps pour répondre à cette question philosophique, alors elle se releva, dégagea ses couvertures et mis pieds à terre. Les planche froides indiquaient que bientôt, l'hiver prendrait possession de Camelot. Cette pensée fit sourire Gwen. De toutes les saisons, la blanche était sa préférée. Elle s'habilla prestement, de sa robe bleue et blanche. Elle prit le temps de nouer ses cheveux d'un ruban, révélant légèrement a nuque caramel sous ses boucles ébènes. Une fois dans la cuisine, elle attrapa une pomme, embrassa son père et quitta son domicile.
Gwen espérait arriver avant le réveil de Morgane, ce qui signifierait qu'elle avait pu dormir ne serait-ce qu'un peu. Les cauchemars de la Lady l'inquiétait. Elle voyait peu à peu sa maitresse se renfrogner dans la peur de s'endormir, et elle ne savait tolérer sa souffrance. Elle veillait donc aussi souvent que possible, s'autorisant tout de même quelques nuits de repos. Il lui fallait être en forme pour servir correctement. Elle salua le boulanger qui la tira de sa rêverie, et lui acheta un petit pain chaud. Alors qu'elle se dirigeait vers le château, elle mordit allègrement dans sa pomme et décida de garder le pain pour plus tard. Si elle avait l'occasion de faire le bonheur de quelqu'un en le lui offrant...
C'est tout sourire que Guenièvre pénétra dans le château. Le silence qui y régnait fut troubler par le bruit de ses ballerines sur les dalles. Plus loin, elle entendait le murmure des cuisines, ou alors le cliquetis de quelque armure. Bien trop loin pour troubler la quiétude du couloir menant aux appartements de Morgane. Cela lui permit d'entre l'homme avant de le voir. Elle pensa d'abord à Merlin, courant pour rattraper on ne sait quel manquement d'obligation pour Arthur ou Gaius. Mais ce n'est pas lui qui se précipita vers elle, ni aucun autre qu'elle connaissait. Encapuchonné, l'homme fonça vers la servante, qui n'eut qu'à peine le temps de vois ses lèvres sous le tissu brun. Il bouscula Guenièvre, jeta un regard sur elle sans freiner sa course et disparu sans dire un mot. La jeune femme haussa les épaules, et repris sa route. Quelque chose la perturba, cependant, lorsqu'elle arriva devant la porte de Morgane. Aucun garde, mais surtout, une porte grande ouverte. Fronçant les sourcils, elle pressa le pas. Ce qu'elle vit en entrant lui arracha un mot, enfin, plutôt un cri.

- Gardes !

Morgane était là, étendue sur le sol. Et alors que Gwen se précipitait à ses côtés, elle imagina les pires scénario, se trouva les pires fautes. *J'aurais dû venir plutôt*, *Par pitié, ne mourrez pas*, et autres pensées vinrent assombrir son esprit. Voyant que personne n'arrivait, elle appela encore une fois les gardes, plus fort cette fois-ci. Elle trouva le pouls de Morgane, affaibli, peut être, mais pourtant bien présent. Rassurée, elle souleva Morgane, posa sa tête sur ses genoux. Lorsque les gardes arrivèrent après ce qui lui semblait être un éternité d'attente, elle avait fait le lien entre l'homme en fuite et la triste condition de sa maitresse.

- Un homme s'est enfui par là, il portait un manteau à capuche marron !

Aussitôt, les deux gardes se lancèrent à la poursuite de l'individu. Mais elle ne pouvait rester ainsi, et laisser Dame Morgane sur le sol. Elle était bien trop faible pour la porter jusque sur son lit. Alors, elle cria aux gardes une dernière demande avant qu'ils ne disparaissent.

- Faîtes quérir le Prince !

L'un des deux hocha la tête et elle se retrouva seule, Morgane inconsciente sur les genoux et une petite larme sur la joue. Elle attrapa un oreiller pour le placer sous la tête de sa maitresse et prit la serviette et le bol d'eau qui ne quittait pas la chambre. Elle humidifia le front de sa maitresse, sans pour autant qu'elle revienne à elle. Impuissante, elle attendit l'arrivée d'Arthur.